Une personne de ma famille à découvert, je ne sais comment un petit cahier écrit par un de mes ancêtres pendant sa captivité en Belgique lors de la guerre de 1870. Elle a photocopié le document et l'a diffusé aux "ayant-droit". Je me propose de le retranscrire ici sans en rien changer, même pas l'orthographe. Simplement pour le faire vivre.
Chapitre 1
Avant propos.
Je vais profiter de mais jours de captivité en Belgique pour décrire les principaux souvenirs depuis ma naissance jusqu'à présent.
Liège le 1er novembre 1870.
Je suis né le dix septembre 1843 à La Roque Sainte Marguerite, canton de Peyreleau, arrondissement de Millau département de l'Aveyron. Enregistré à la commune et baptisé à l'église au nom de Fabre augustin, Cyprien, fils de Fabre Aimé et Marianne Jury, marchands épiciers au dit village où j'ai passé mes quinze premières année dans la maison paternelle, où j'ai accompli mes devoirs de chrétien. J'ai fait ma première communion et la confirmation dans le mois d'avril 1856. J'avais alors douze ans édemie.
Dans ces douze premières années j'ai eu des grands malheurs. J'ai perdu mes pauvres parents. J'ai perdu ma mère en 1844 que j'avais que neuf mois et mon père, en1855. J'avais douze ans. Je suis resté à la maison avec trois autres frères plus âgés que moi, jusqu'à l'âge de 15 ans allant à l'école jusqu'au 15 mai 1858 que je me suis louer pour berger à la ferme de Lousset, commune de Millau, pour la somme de trente francs et 78 centimes de vinage pour la première année et soixante francs et un franc de vinage pour la deuxième année à la même ferme. La troisième année, je me suis loué au hameau de Longuers pour berger aussi même commune de Millau au prix de cent vingt francs et deux franc de vinage. Là, je ne suis resté que 8 mois car j'avais un dégout du métier de berger. Alors je suis rentré de nouveau à la maison pour aller travailler sur la route de La Roque à Nant, jusqu'au onze septembre que je suis parti à Montpellier pour y apprendre le métier de boulanger, où je me suis placé chez Monsieur Gayraud boulanger rue basse, apprenti pour un an sans rien gagner qu'une petite gratification tous les dimanches de un franc.
Au bout de huit mois, par suite de petites difficultés et des trahisons d'un autre apprenti plus âgé que moi et moins aimé à la maison, m'a conseillé de partir, tous les deux, aller en ville chercher de l'ouvrage. N'ayant rien trouvé avant midi, m'a dit "attend moi au Peyrou que je je viendrai te rejoindre bientôt". Ce traitre m'a laissé avec un seul sou en poche jusqu'à quatre heure du soir qu'il est venu pour reprendre la recherche du travail. Vous pouvez croire que l'amour propre m'avait empêcher d'acheter un petit pain d'un sou et croyez le que dans mon estomac il y aurait eu de la place. Heureusement, à cinq heure du soir, j'ai trouvé du travail chez un nommé Peyronné boulanger Place du petit sel, qu'il m'a dit de revenir mettre le levain et qu'il me jugerait selon mon savoir faire. Et vous pouvez me croire que j'étais obligé d'accepter ses conditions
Je suis resté onze mois de plus. Trois mois à 25 francs et le restant à 30 francs. Onze et huit d'apprentissage fesait dix neuf mois que je suis resté dans cette jolie ville de Montpellier que je suis été obligé de rentré aux pays par suite des grandes fatigues.car le métier de boulanger étant ci pénible m'avait épuisé. Surtout à Montpellier qu'il nous fallait pétrir avec les pieds et nous n'avions que 4à5 heures par jour pour nous reposer. Pour pouvoir reprendre le travail, je suis resté à la maison jusqu'au 12 aout de la même année que je me suis placé chez un nommé Prospert boulanger au Pont Lerouge à Millau où je suis resté que un mois à 25 francs et de là je suis allé chez le sieur Unal boulanger rue de la Capelle à trente francs par mois où je suis resté jusqu'au départ pour le service au mois d'aout 1864. Comme je vais vous l'expliquer dans la suite. Voilà les principaux souvenirs que je puis écrire jusqu'à mon tirage au sort.
A suivre (Le tirage au sort)
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