Maintenant que j'y pense...

Je suis né quelque part

 

 

 

J'ai trouvé ce thème chez "c'est tout moi"(http://cesttoumoi.blogs.psychologies.com/cest_tout_moi/) : écrire un texte qui commence par : "je suis né quelque part". J'ai eu envie de m'y essayer en toute modestie.

Toumi à déniché ça chez enriqueta  qui a beaucoup d'autres propositions pour nous aiguillonner à l'écriture. Allez voir.

http://enriqueta.over-blog.com

 Je suis né quelque part, entre le fromage et le dessert, le jour de la fête de mon père.

Le médecin qui portait le même prénom que lui n'avait pas voulu que sa glace fonde.

Ma mère avait patiemment attendu pour leur livrer son septième.

Je fus la cerise sur leur gâteau. Nous n'en tirions, ni eux ni moi aucune fierté. Je braillais, ils bayaient.

Il faisait très chaud ce 21 juillet. C'était juste dix neuf ans avant que l'homme se mêle de marcher sur la lune.

Je me suis endormi sous le regard de mes frères. Mon père à offert le café au docteur. Ils ont parlé du temps, de la pluie qui se faisait attendre.

Le silence est revenu doucement dans la grande maison comme dans la forêt après une bourrasque. Dans la chambre ma mère dormait. Dans la cuisine mon père avait repris ses mots croisés. Mes frères jouaient à effrayer mes sœurs.

Ma vie, ma belle et douce vie commençait

Drôle d'histoire…

^{Puis il a plu et je ne l'ai jamais revue.}

^{Vous dire comment cela est arrivé, serait vraiment trop long}

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Le jour de mon départ

 

Herbes folles aux coquelicots

http://www.rogerdecoster.be/figuratif.php?start=6#

 

 

 

Le jour de mon départ

J'aurai mille ans de rides

Et ton sourire dans mes yeux

Le jour de mon départ

J'aurai lâché la bride

Et avouerai que je suis vieux.

Je ne sais pas si j'aurai peur

De te laisser,

Ma presque sœur,

Seule et blessée,

Mais avec eux.

Le jour de mon départ

J'aurai mille ans de rides

Ta main pour me fermer les yeux.

Je partirai en poudre fine

Un souffle d'air me conduira

Il y aura des fleurs des épines

Et puis le vide dans tes bras.

Le jour de mon départ

Seras-tu là ?

Dis, seras-tu là ?

 

Là haut

photo : http://almes.free.fr/accueil.htm

 

De nuit, par temps clair, on voit la mer et les lumières de la côte et, encore plus loin les gros bateaux qui croisent vers Sète ou Marseille. Pour le 14 juillet, si le ciel veut bien, on peut suivre une centaine de feux d'artifice juste en balayant l'horizon du regard. Le reste du temps, au printemps ou à l'automne couché sur l'herbe, emmitouflé dans un duvet, on ne se lasse pas de compter les étoiles filantes.

La nuit, au sommet de l'Aigoual, il y a mille façons de s'aimer.

la mouche dans le verre

 

http://annuairebunny.centerblog.net/rub-*-7-Poesies-Poetes.html

 

Au début, je pensai qu'elle ne me regardait pas, que le soleil l'obligeait à se protéger, la main devant les yeux. Je croyais même qu'elle dormait sur l'herbe, fatiguée du cours précédent ou de quelques nuits écourtées par les révisions. Un souffle d'air agaçait une mèche. Assis, appuyé contre un arbre, je crayonnais de rapides croquis pour accrocher ce geste, cette pose, à ma mémoire. J'imaginais, déjà la toile qui allait naitre de ce moment d'émotion. Au fil des pages, le dessin s'épurait. Les lignes, plus précises, révélaient simplement, un bras, une hanche, un genou. Je chercher à capter la paix plus que la langueur, le bonheur plus que le désir. Je ne voyais pas une femme lascive, convoitée à son insu. Je voulais faire partager ce sentiment de quiétude qui émanait de cette scène, que l'on sente tout, le soleil, l'herbe la brise, les cheveux, le grain de peau au bord du frisson.

• C'est pour moi tous ces dessins ?

Une petite phrase jetée devant un rire. La main s'écarte. Le buste se relève. Le sourire se déploie. Le crayon s'immobilise. Le carnet se referme.

• Je, je croyais que vous dormiez

• Et alors ?
• Ben, je sais pas. J'ai trouvé ça beau. J'ai eu envie de le peindre alors, j'ai fait des croquis pour me rappeler.
• Vous avez trouvé "ça"? c'est moi le "ça"?
• Non, non, bien sûr, c'est l'ensemble, vous, votre pose, le moment avec le soleil, l'herbe, le vent. Ça donnait une impression de … paix … de bonheur. Je me sentais bien devant ça, oh, pardon, devant ce spectacle.
• Je ne sais pas si c'est mieux, spectacle.
• Enfin, j'ai eu envie de le capter. Ce n'est pas vous qui m'importez mais ce qui se dégage du tout.
• Merci, c'est agréable, vous savez parler aux femmes, vous. Le jour de la leçon de galanterie, vous aviez piscine, non ?
• Excusez-moi, je crois que je ne sais parler à personne. Quand j'essaie d'expliquer ce que je fais ou veux faire, je suis assez lamentable.
• Ça doit être rock and roll avec votre copine. Vous devez lui faire le coup de l'atmosphère comme Jouvet à Arletty.
• Non, elle n'a pas attendu ça.
• Encore, "ça"? j'ai l'impression que vous employez ce mot quand vous ne savez pas décrire ce vous voyez ou ce que vous sentez.
• Je crois que les peintres ne savent pas dire alors ils dessinent mais ce qu'ils mettent sur la toile n'est que le fruit de leurs émotions.
• D'où l'incompréhension coutumière du quidam ?
• Ce serait rassurant si c'était la seule et bonne réponse.

Elle avait gardé le même sourire pendant toute la conversation. Le sourire d'une personne qui se sait maitre de la situation, comme si elle tenait une mouche sous un verre. Elle ne lui veut aucun mal, elle sait qu'elle va la relâcher mais elle s'amuse de la voir tourbillonner à la recherche d'une échappatoire. Moi je me sais la mouche. Je m'empêtre à expliquer mon attitude, elle joue à me porter la contradiction. Elle sourit encore.

• Si voulez, je vous donne mon carnet.

• Pourquoi faire ?
• Parce que c'est vous qui êtes dessus
• Faites voir … ouaih, bon, vous avez intérêt à le dire, moi, je ne me reconnais pas là-dessus.
• Vous voyez bien que ce n'est pas ce que je vois qui est représenté mais ce que je ressens.
• Oui, ben, ce que vous ressentez, je ne le vois pas trop, non plus. Dit-elle dans un éclat de rire.
• Excusez moi, je ne veux pas vous blesser mais vous savez moi la peinture… je me suis arrêtée à la Joconde sur les boites de chocolats. En revanche, le dernier café que j'ai bu est suffisamment loin pour que j'accepte avec joie celui que vous m'offrez.
• Ah, heu, oui, volontiers, mais où ?
• Chez vous, ce sera moins cher.

La mouche était encore dans le verre.