Elle va quelquefois boire un café en ville.
Comme ça, pour voir des gens. Pour prendre le temps. Pour ne pas être seule. Elle s'instale en terrasse, avec une revue. La tasse dans la main, elle lit les potains.
J'aime la retrouver et m'assoir avec elle. Je ne la cherche pas, elle ne m'attend pas. Je passe dans la rue et m'arrête un instant. Je maquille mon trouble. J'espère qu'elle voit le plaisir que j'éprouve à parler avec elle. Et nous parlons de tout pour ne parler de rien : du ciel qui se couvre, des journaux qui disent vraiment n'importe quoi, du prix du café dans le bistrot du bas.
Un moment, nous parlons de musique, de livres "tu aime ça, toi aussi ? J'en étais sûr, J'y pensais, en l'écoutant".
Elle me regarde lui dire que j'ai pensé à elle. Elle sourit encore. Ah le silence des sourires!... ils encouragent à poursuivre, à dire du non-dit. Et je poursuis.
Elle boit son café, regarde la rue, m'intéromp sagement et parle d'un passant accoutré pour le cirque.
Je sais que c'est fini.
Elle veut s'arrêter avant le précipice. Elle ne me laissera pas dire les mots qui changent tout. Nous savons tous les deux vouloir ne rien changer.
C"est de tendresse, d'amitié dont nous pouvons parler et, dejà, ces mots là nous sont preque tabou tellement ils se nourrissent d'intimité .
Je ne sais pas dire "je t'aime bien".
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