Un ami, qui souvent caressait la bouteille, avait pris l'habitude, quand il entrait chez moi, de dire, rayonnant : " J'ai rencontrais la femme de ma vie".
- Où ?
- Là, maintenant, dans le bus.
- Et, tu lui a parlé ?
- Ça va pas, non ?
- Pourquoi ?
- Parce que je sais que je ne suis pas l'homme de sa vie. Je suis l'homme de la vie de personne.
- Toi, tu as bu.
- Et oui, j'ai bu. Pour voir la femme de ma vie ,il faut que je boive. Pour la voir, pas pour la rencontrer. Là, il faut être clair. Il est là mon problème Comment fréquenter quelqu'un que l'on ne peut voir, reconnaître, que quand on est in-fréquentable ? Allez, toi qui fais des jolies phrases, expliques à ton vieux copain fatigué.
- C'est toi qui me fatigue. Parce que tu crois que je sais comment on aborde la femme de sa vie. Cette merveille, cette Mona-Lisa que nous forgent nos rêves ?
On l' imagine faite de nos propres désirs et de nos propres propres manques. Elle naît de notre égoïsme. Il n'y a que de nous dans le portrait que l'on peint. Je donne mon pardon aux femmes infidèles. Elles ont fuit souvent des hommes trop mesquins pour les imaginer autrement qu'à leur botte. Qu'ils pleurent ces goujats sur leur ventre repus. La femme de leur vie va enfin faire la sienne.
- Bon, Qu'est-ce que t'a à boire ?
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