Nous étions bien calés sur la banquette arrière. Enivrés dans la désagréable bonne odeur de neuf. Ma soeur à droite, moi à gauche, accoudoir abessé, bras et jambes écartés pour en apprécier pleinement le confort. Au volant, mon père était heureux, pas fier, ça, il n'a jamais su. Ma mère, revêche à tout emballement materialiste, l'inonde de questions techniques. La radio ? le chauffage ? les pneus ? et même le lave-glace.
C'était notre première automobile. Une 403 Peugeot. Ne cherchez pas, vous êtes trop petits.
La promenade était belle, les vitres descendues, la tête à l'exterieur pour faire voler les cheveux et la rue Saint Bernard, la plus longue du village. Cette rue, c'était notre montée des marche.
Nous passions lentement devant la fille du boucher et son stylo quatre couleurs et le fils du coiffeur avec son ballon de foot en "vrai" cuir.
Dans la rue Saint Bernard , il n'y qu'une fenêtre avec deux grands yeux verts derrière les voilages.
-"Fais marcher le Klaxon, pour voir"
-"Ah, non pas en ville"
-"Juste un Coup"
-" Voilà, tu es content ?"
Elle m'a vu, je suis sur qu'elle m'a vu.
Le rideau a bougé.
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