La femme d'à coté n'aime plus son mari ?
Je l'ai vue l'autre jour lui dire "pauvre con". Je l'ai vue, je vous dis, je l'ai lu sur ses lèvres. Elle étendait du linge au fond de son jardin. Les enfants qui criaient faisaient crier le père et la télé hurlé un penalty raté. C'était un samedi juste après le goutter. Le soleil était haut. Le chat gris sommeillait à l'ombre du murier. Un chien le surveillait à travers le grillage.
Je regardais la scène du fond de mon hamac, exterieur et serein. La sieste m'avait laissé cette brume tenace que le café dissipe avec difficulté.
La femme marmonait les mains dans sa bassine. Je regardais sa bouche pour déchiffrer, par jeu, les mots de sa colère. Quand j'ai lu, "pauvre con", j'ai retiré mes yeux pour ne pas les brûler. Trop tard, de son côté la femme à repéré ma triste occupation. Nos regards se mesurent. Deux sourires, deux "bonjour" de la tête, deux culpabilités.
Depuis nous nous croisons, nos deux regards se parlent, se disent leur secret
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