Je n'avais pas prévu de te dire tout ça. Te dire tout ce que j'ai dans la tête et le coeur. Je n'avais pas prévu. C'est sorti comme ça, parce que le soleil, parce que ton sourire, parce que mon audace, parce que ma naiveté.
Et là je vois que tu n'avais pas prévu de l'entendre. Il y a ton silence, ton regard que je vois ne pas me regarder.
Non je ne t'aiderai pas. C'est à toi, maintenant, de parler. J'en ai trop dit pour que tu efface tout dans un soupir.
Même le classique "mais moi aussi je t'aime beaucoup" ne sera pas suffisant.
Bien sûr je sais déja que tu va m'éconduire. Cette souffrance je l'ai connu en te rencontrant. Je les connais, tes mots, je peux te les dicter. J'attends ton estocade. Tu cherches l'arabesque qui la fera plus douce mais nous savons tous deux qu'elle va advenir.
Tu fermes ton journal, tu remonte ton col, ta montre dit onze heure et toi tu ne dis rien. Tu regardes ta main dessiner une fleur sur la nappe en papier. Tu souris au garçon t'amenant le café. J'écoute ton silence les yeux sur ton dessin. Surtout ne pas te regarder. Attendre calmement que tu fermes l'histoire.
" - Je ne comprends pas ce que tu me raccontes. Je suis abasourdie par ce que j'entends. Comment peux-tu imaginer qu'entre nous il puisse y avoir autre chose qu'une relation faite de confiance, de franchise, de....."
"- La franchise, la confiance, qu'est-ce qu'il manque pour que ce soit de l'amour?"
"- je sais pas, moi. Pourquoi tu me parles comme ça, pourquoi tu gaches tout ?"
"- Parce qu'il faut je cesse d'espérer que tu m'aimes."
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