- Oui, je sais, ce soir là, j'avais trop bu.
- Tu avais fait exprès de boire pour pouvoir me dire toutes ces vacheries.
- Pas des vacheries, des verités. Enfin, nos vérités c'est à dire une série de mensonges bien agencés.
- Arrête. Ne dis plus rien... Et moi qui croyais que tu venais pour t'excuser.
- Je vais pas m'excuser d'avoir essayé d'être sincère.
- La sincérité.... avec un coup dans le nez ?
- Ben oui, j'en suis là avec toi. Je picole ou j'ai peur.
Elle le regarde, effondrée dans son silence. Elle cherche son regard, cache instinctivement ses mains sous la table pour ne pas être tentée de le toucher. Elle cherche dans les rides de ce front, dans la forme du sourcil, les restes éventuels des émotions passées.
- Qu'est ce que j'ai pu t'aimer, toi ! j'ai tout aimé. Ta voix, ton sourire, ta démarche, ta douceur et ta brutalité. Tout et puis tout le reste que je ne sais pas dire. Trop intime, trop senti.
Il l'écoute, elle est làbas, déja si loin derrière la table . Seules les tasses de café se touchent. Il les envie. Pas de mots, rien , le vide. Il ne sait pas. Il voudrait expliquer, s'expliquer, lui faire moins mal, une dernière douceur mais rien. Même pas l'envie de fuir ce bar avec le flipper qui claque sous les coups de hanche d'une fille énervée.
- Je sais pas.
- C'est tout, tu vas me laisser partir comme ça ? Dis moi quelque chose de beau ou de laid mais pas ce vide.
- Le vide, moi, je suis devant et je vais tomber.
Le garçon s'approche
- On ferme, messieurs dames.
- Oui, c'est ça, nous aussi on ferme, sourit-elle
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