Elle me plaisait quand elle mangeait des cornichons au vinaigre en puisant avec les doigts dans un gros pot que lui avait donné sa grand mère.
Elle me plaisait avec ses longs cheveux qui lui mangeaient le visage. Elle s'était instalée dans la révolte permanente jusque dans l'intilité. Tremper des tartines de camenbert dans le thé au jasmin, punir une araignée qui torturait une mouche en l'emprisonant cinq minute sous un verre, "Pas plus parce qu'il ne faut pas exagérer", ne jamais faire l'amour au lit, ne jamais dire je t'aime, ne jamais, ne jamais, ne jamais.
J'avais vingt ans.
Elle criait partout que nous ne mourrions pas. Elle jetait des fleurs en passant sur le pont qui enjambe le cimetière en mururant "Ne nous attendez pas".
J'avais vingt ans, un jour.
Le marchant de pizzas nous donnait des olives en plus. Nous mangions sur un banc entourés de pigeons à qui nous donnions le carton.
Nous courrions sur les quais du métro à Concorde en se faisant semblant d'être préssés.
J'avais vingt ans, biensûr.
Elle me plaisait.
Je peignais des escaliers sur de petites toiles et des nus accroupis quand elle voulait poser. Elle avait l'insolence de me dire "peint moi" dans des poses lassives qui me disaient "prend moi".
J'avais vint ans, après.
Il lui à dit "tu viens ?"
Elle m'a dit "je pars"
Je n'ai rien dit, je ne sais pas
Elle m'écrivait "Pardon, je suis heureuse comme avec toi".
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