Pèle mèle les souvenirs se fabriquent, s'emèlent et s'entassent au fond de nos cerveaux.
Que va-t-il me rester de toi, que va-t-il me revenir de toi quand tu m'auras oublié?
Une odeur. Ce sera, tout d'abord une odeur.
Pas celle de ton parfum que j'aurai croisé mille fois sans trop la reconnaitre. Non, ce sera une odeur dans une maison ou une rue. Pas une bonne odeur mais pas mauvaise non plus, de rideaux en velour, de toile cirée, de lettres brulées à la va vite dans un cendrier trop plein. Une odeur de tous les jours, de tous nos jours.
Elle me prendra les narines et les images et les musiques, les rires, les jeux, sortiront comme d'une lampe magique. La tête dans le vague, un sourire léger je laisserai passer la farandole de bons souvenirs. Viendra, alors, lentement sans musique la procession des mauvais jours.
Que va-t-il me rester de toi qui passe dans ma vie en murmurant "toujours" en me soufflant "jamais".
Je regarde ton oeil et le grave en secret. Je regarde ta bouche, en capture le goût. Et la musique de ta voix et ton rire, quand je les croiserai dans ce futur qui se rapproche, auront-ils cet éclat qui me fait tant vibrer ?
Quand nous serons, tous deux flétris et désués, si tes "toujours" ont été vrais, nous mèlerons nos souvenirs. Je te parlerai des odeurs que tu as laissées dans ma mémoire, entassées pèle mèle comme des photos jaunies dans un carton à chapeau.
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