C'est mon fils qui me l'a présenté. Il m'a dit :" je l'appelle l'arbre au repos". L'enfant et le chien courraient autour, le chat nous suivait de loin. Il faisait beau. C'était le début de novembre en Aveyron, au pays des couteaux.
Il m'a dit : "l'été, le soir, je vient malonger sur lui pour lire ".
J'aime écouter mes fils se racconter, m'apprendre des choses, me faire les apprendre comme on apprend les gens, peu à peu de ce qu'ils nous disent, de ce qu'ils nous montrent. J'aime les rencontrer, maintenant qu'il sont adultes, sans souvenirs, sans faire référence, continuellement à leur enfance. Je veux rencontrer et connaître ces hommes qu'ils sont devenus. Ils me parlent de leur vie, de leurs espoirs, de leur doutes. J'essaie de les écouter du mieux que je peux pour tenter de les aider, s'ils le veulent mais, aussi pour ce qu'ils m'enseignent.
Ce jour là j'ai appris pourquoi, cet automne, il fallait couper tel et tel arbre dans le bois que nous traversions. L'enfant courrait en criant trop fort près des moutons. Le chien était inquiet.
Mes fils marchaient devant. Les frêres se retrouvaient. L'aîné écoutait le cadet lui montrer son "domaine". Le soleil couchant les couronnait d'orange. Je les suivais heureux de toucher de l'amour à chaque pas.
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