A l'ombre
Il y a longtemps
Les vieux nous regardaient
Jouer à "qui perd gagne"
Avec les filles vacancières.
A l'ombre
Ils souriaient de toutes nos manœuvres.
Le soleil et les arbres
Leur donnaient de faux airs de
De vieux sages
Latins
Je me souviens
L'un d'eux
Qui me disait
Petit
Les filles te feront
De beaux jours
Et des nuits de merveille
Si tu sais
Leur donner
Ce qui t'est le plus cher
Donne-le sans calcul
Sans attendre retour
La première fera
Demi-tour dans un rire
La seconde dira
J'ai plus rien à te dire
Et puis une viendra
Sans un regard de toi
Tu sentiras sa main
Sur le haut de ton bras
Elle dira des mots simples
Comme bonjour
J'ai soif
J'ai faim
Un peu
Elle te fera des signes avec son cœur
Tu ne sauras rien d'elle
Que son odeur
Et ses sourcils
Elle te donnera
Son ventre et ses beaux jours
Tu te verras pleurer
De bonheur
Et
De peur
Ce sera celle là
Qui te fera aimer
Les journées sales
Et grises
Les nuits
De perdition
Où le jour ne vient pas
Le vieux m'invectivait
Le bout de sa canne sur ma poitrine
Comme un index géant
Pour mieux me pénétrer avec ses
Certitudes
Je sens encore ces coups
Certains soirs où tu tardes à rentrer
J''entend encore sa voix
Gronder comme l'orage
Petit
C'est celle là.
Les commentaires récents