Il m'avait dit : " A mon mariage, je veux que tu sois mon témoin."
Surpris, heureux, ému, je lui avais répondu avec l'accent de Pagnol : " bougre !! Je vais mettre le chapeau !" Et, aussitôt, il ajoute avec le même accent : " Ah, vouai, tu as raison, on mettra tous le chapeau"
Et nous voilà, à dix sept heure trente, devant la mairie, cent vingt en chapeautés. Elles sont belles comme des divas, nous prétentieux comme des notaires. Elles pouffent, nous pavanons. Il y a beaucoup de Panama, quelques Stetson, des casquettes mais surtout, des voilettes, des fleurs séchées piquées dans la soie, des boucles travaillées, des nattes, des cous hauts dégagés de la beauté simple et légère. Pas pour plaire, juste pour le plaisir d'être. Et le soleil, là dessus. La brise, juste la brise, dans les plis.
Lui, il a aussi le chapeau et le costume d'été clair avec une rose blanche à la boutonnière. Il est beau comme le bonheur.
C'est mon frère de cœur. Nous sommes nés la même année, presque le même mois. Nous avons dépassé la cinquantaine mais pas la soixantaine et pourtant, quand on aime, ça sent pareil que quand on allait porter des fleurs à la maitresse, pareil qu'une après-midi au cinéma, pareil qu'un escalier de chambre de bonne. Ça tremble, ça bafouille des maladresses.
Quand on aime c'est pareil.
J'ai la tête un peu lourde de ton champagne et ton vin mais le cœur chargé de ta tendresse.
Merci de ton bonheur.
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