A Manarola, les rues montent et ne descendent jamais. Elles se perdent dans les vignes qui surplombent la mer. Les murs claquent leurs couleurs au soleil. Les persiennes s'entrouvrent sur des regards furtifs. Les vieilles dames sourient de nos souffles coupés. Les enfants dégringolent en criant vers le port.
Nous avons parcouru ces rues étroites et raides avec précaution, pour ne pas déranger. Nous nous sentions déjà tellement chez eux que nous étions timides. Leurs portes sont ouvertes. La rue est leur couloir et nous nous excusons, en passant, d'un sourire, d'un pauvre mot en italien. Ils nous sourient. Pas un agacement. Cette femme remonte lentement, ses paquets, elle parle de son âge et du notre. Elle rit de mon front ruisselant.
A Manarola, les pêcheurs rangent leurs barques dans la rue. Les chats dorment dessus. La mer est tout en bas, au pied de grands rochers. Quelques « fous » s'aventurent à sauter dans la crique en visant les trous d'eau creusés entre les dalles. Les marchants de t-shirts délaissent leur boutique pour offrir le « ristreto » aux filles dévêtues. Une goutte de glace est tombée sur un sein. Un coup de langue effronté, un éclat de rire.
L'été, à Manarola la vie semble rester douce et simple malgré tout, malgré nous qui venons avec nos shorts, nos sandales, nos appareils photo, nos envies de pizza, nos envies d'Italie.
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