Je voulais tuer le temps mais il passait trop vite. Il courrait devant moi sans jamais s’arrêter. Mes flèches n’atteignaient que les heures perdues par les anges passant. Je tentais de le prendre mais il se dérobait. Tu me disais : « prend-le comme il vient » mais l’ai tant attendu et n’ai eu que son air pour vivre. Vivre de l’air du temps mais quelle est sa chanson ? un vieux blues grimaçant ou une ritournelle ? une gigue dansée avec une amoureuse pour célébrer des noces ou la marche funèbre derrière un corbillard ? Vis donc de l’air du temps qu’il fait, me réponds-tu, avant qu’il ne te tue lui-même de n’avoir pas vécu.
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