Elle laissait ses cheveux au vent qui venait de la mer.
La brume avait chassé les familles. Il ne restait que nous, les seuls, les solitudes, ceux qui regardent passer le bonheur des autres. Il ne restait que nous, avec nos certitudes et nos airs malheureux.
L'été se refermait sur les amours d'enfants. Naissaient les souvenirs, les promesses et l'oubli. Il ne restait que nous penchés sur nos lectures. Le soir venait, tout de rouge et d'embuns, sourire sur sa nuque et ses épaule nues.
Mon regard parcourait ses courbes comme le bout du doigt le marbre des statut. Je me voyait l'aimer, me perdre sur ses dunes, ses creux humides et chaud où elle m'accueillait. Il ne restait que nous et la plage complice nous donnait tout son long pour nous y épancher.
Elle lisait Balzac dans un gros livre noir. Moi je lisais Prévert. Le soir, après le repas, elle marchait le long des quai, souriait aux marins qui sifflaient gentiment. Un gilet rose caché son corsage fleuri.
Son passage laissait une odeur de vanille.
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