Nous, nous préférons l'ombre au soleil, sous le tilleul, près du ruisseau.
On dirait une carte postale. Nous, nous faisons la sieste dans la carte postale.
Nous, c'est toi et moi et ton petit sourire quand tu me laisses regarder vers le haut de tes cuisses, là ou le courrant d'air me soulève ta jupe.
Tu reposes dans l'herbe, sur le côté, en chien de fusil, le bras replié en guise d'oreiller. Tu te moques de mes oeillades.
- Coquin !
- Qui, moi ?
- Oui, toi, tu veux savoir ? Elle est blanche avec de la dentelle partout.
- Mais non, je regarde ton genou.
- Comme dans le film ? "Le genou de Caire". Et je vais te croire, moi.
Nous, on se la joue tendresse, on se la joue premiers frissons. J’aime te faire le beau timide que tu laisses venir doucement, par petites permissions. Le gentil, qui te touche de la prunelle.
Je t'épie, tu me guettes. Tu me donnes une échancrure. Je te vole un bouton défait. Tu m'échanges un sourire complice contre un regard en coin.
Et puis ma main sur ta cheville, et puis ma bouche qui chemine. Tes pieds qui se séparent. Ta main dans mes cheveux.
Tu te souviens ? L'été, là haut, sous le tilleul ?
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