J'ouvre la porte et laisse entrer le vent, les feuilles mortes et les chats.
Ils me saluent d'une grimace puis s'allongent sur mes papier. Ce n'est même pas l'hiver. Le soleil me chauffe l'épaule. Je mange des noix fraîches.
Le chat me vole le stylo d'un coup de patte leste.
Je voulais t'écrire à la main, sur du vrai papier, de vrais mots avec de l'encre. Peut être pour que tu sois sure de moi, que tu me crois. T'écrire avec de belles courbes, sans taper du bout des doigts. Tracer sur le papier des phrases de carresses.
Je voulais m'approcher de toi et puis que tu me tiennes ou que tu me poses devant toi sur tes genoux, dans le bus, dans le métro, sur un banc de square.
Le chat a posé sa belle patte noire comme pour me dire "stop, pas de ça, arrête le glamour".
Je souris.
Le silence des chats quand ils nous regarde...
Je lui parle : "Ok, c'est bon, j'arrête".
Il s'en va. Le stylo roule devant lui.
Je ne t'écrirai pas, ce soir, ou, alors, juste un petit "ça va ?" tapoté à la hâte de peur que tu m'oublies.
Ah cette peur de disparaître.
Te perdre, sortir de ta tête, de tes émotions, de tes soupirs. Devenir rien ou, juste, un tendre souvenir qui te fera sourire en baissant les yeux le visage incliné dans tes cheveux.
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