Je crois avoir définitivement fini de grandir.
J'en suis sûr.
Je commence donc à vieillir. Je commence à repérer en moi les gestes de mon père et, si cela me fait peur, ce n'est pas tant la peur de lui ressembler que la culpabilité de n'avoir pas senti, en son temps, ses troubles, ses lassitudes, ses angoisses.
Je me vois dans son fauteuil, dans son gilet, griffonnant des mots croisés et je reconnais la lourdeur de ses épaules, la profondeur de ses silences.
Je sais maintenant toute la retenue qu'il s'imposait.
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