Lund 18 janvier
"Le ciel se sire, ça sent la neige." Disait-elle penchée à la fenêtre de la cuisine et je me retrouvé affublé d'un bonnet à pompon, de chaussettes hautes sous un lourd manteau qui avait déjà fait ses preuves sur les épaules de deux de mes frères.
Les recommandations me suivaient dans l'escalier et jusque sur le trottoir pour les dernières criées par la fenêtre ; pas de glissades sur les flaques gelées, pas de cartable transformé en luge, attention aux cailloux cachés dans les boules de neige. "Ne me reviens pas trempé et glacé jusqu'aux os !"
Les matins comme celui là, j'entends encore l'écho de sa voix, comme dit le cher Claude. Je vois son visage à l'inquiétude sévère émergeant de la façade rose de la maison alors que je suis déjà trop loin pour entendre ses ultimes consignes.
Je suppose que nous avons tous des souvenirs de matins enneigés où derrière la buée de la vitre nous échafaudions les jeux dans la cour de récré ; Ce don du ciel qui éclaire les visages d'enfants et ride le front des adultes nous ramène tous, au moins quelques secondes là où nous avons laissé notre innocence, notre spontanéité et beaucoup de nos émerveillements.
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