Il attendait que la télé l'endorme.
Il ne voulait pas penser ou, alors n'importe quoi. surtout tout oublier. Elle lui avait dit "Ce soir, si tu veux, on ira au resto." il avait sursauté "mais tu vas pouvoir te libérer?"
- je suis libre quand je veux, n'oublie jamais ça et, aujourd'hui, je veux, je te veux.
Au ,mon dieu, la décharge, du trois cent mille volts. Tout un soir avec elle à lui tenir la main, à boire ses paroles.
"Laisse moi devenir l'ombre de ton ombre, l'ombre de ta main, l'ombre de ton chien..."
Et peut- être après, un petit bout de nuit, enfin si elle veut...
Elle le regardait se liquéfier de bonheur, elle le voyait devenir une chose. Comment peut-on s'oublier à ce point? Comment pourrai-je aimer ce servile béat ? Je veux bien être reine mais à coté d'un roi...
Non , je ne te veux pas, je me suis trompée. Tu est trop gentil, je vais te faire du mal et puis, je sais pas mais je crois que, nous deux, c'est une connerie.
Tous les mots sont venus. Comme lui, elle les entendait pour la première fois.
- Je suis trop gentil ? Tu veux quoi? Un mec avec des muscles qui te baise et qui te cogne? Tu veux quoi ?
- Je veux un compagnon, pas un toutou qui me lèche. je veux partager tout. le plaisir, les émotions, les douleurs.
- Mais, moi aussi.
- Non, toi tu donnes, tu ne reçois rien. moi je veux partager, tu comprends, partager. Çà veut dire que moi aussi je veux avoir le droit de donner et d'en jouir. Tu donnes,tu donnes, tu donnes comme si je devais, systématiquement, être heureuse de recevoir. Et bien non, tu vois, je serai vraiment heureuse lorsqu'on me fera le cadeau de me croire capable de donner. Une femme n'est pas un réceptacle, un sanctuaire. je ne veux pas être la femme de quelqu'un. je veux être l'épouse, la compagne, la complice.
Pardon, je sais que tu as mal mais, pas de resto ce soir ni plus jamais. Je rentre, je suis crevée.
Elle attendait que la télé l'endorme......
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